Guillaume-Joseph Chaminade
Brêve biographie
Guillaume-Joseph Chaminade est né le 8 avril 1761, dernier enfant d’un marchand drapier de Périgueux.
Il fit ses études au Collège-Séminaire de Mussidan. Il fit ses vœux dans la Congrégation des prêtres de St Charles de Mussidan et fut ordonné prêtre en 1785.
En 1791, en pleine Révolution, il refuse de prêter le serment de fidélité à la constitution civile du clergé. Il s’installe alors à Bordeaux, pour assurer un ministère clandestin de plusieurs années, au risque de sa vie. En 1797, il doit s’exiler vers l’Espagne où il arrive (à Saragosse en Aragon) le 11 octobre 1797, veille de la fête grandiose de Notre-Dame del Pilar (ND du Pilier).
Dans son exil, il réfléchit à l’avenir de la foi en France. Il élabore avec d’autres un plan de rechristianisation adapté aux temps nouveaux. Il sait qu’il ne suffira pas de rebâtir des structures. Aussi cherche-t-il d’autres moyens et se laisse-t-il guider par les « signes des temps ». Il est convaincu qu’un chrétien isolé est un chrétien en danger. Ne conviendrait-il donc pas d’établir une « congrégation » de chrétiens – un « mouvement », en somme -, à l’instar des Congrégations mariales de Jésuites, pour les aider à être plus forts dans la foi et plus éloquents dans le témoignage ?
Déjà il songe à demander au pape l’autorisation d’évangéliser au-delà des structures traditionnelles des paroisses et ce qu’il appellera plus tard son ‘inspiration’ germe progressivement en lui. On dit qu’un jour, alors qu’il est en prière, il lui est même donné une sorte de ‘vision’ : il voit se rassembler autour du pilier de Marie des jeunes gens de toutes origines venus se mettre à sa disposition pour l’assister dans sa mission.
Dès son retour en France, à Bordeaux, il rassemble des groupes de jeunes, d’hommes, de femmes, qu’il forme, qu’il guide dans la vie spirituelle pour qu’ils deviennent missionnaires dans leur milieu. C’est la naissance de la « Congrégation ». Le Père Chaminade s’installe à la chapelle de La Madeleine à Bordeaux. Certains souhaitent aller plus loin dans leur engagement et en 1808, il propose une forme de vie consacrée dans le monde, qu’il appelle l’ « Etat ».
L’été 1808, il entre en relation avec Adèle de Batz de Trenquelléon qui, dans le Lot-et-Garonne, a fondé une Association de prière et d’encouragement à la vie chrétienne, par correspondance, qui est très proche de l’œuvre de Bordeaux. Elle souhaite ardemment devenir religieuse.
Avec elle, en 1816, il fonde à Agen les Filles de Marie, puis, l’année suivante, à Bordeaux, la Société de Marie. Leur première mission est d’être « l’homme qui ne meure pas » pour accompagner les groupes de laïcs, qui restent, de par leur baptême, les premiers évangélisateurs. D’autres lieux de mission naîtront très vite dans ce monde où tout est à reconstruire.
Le Père Chaminade meurt le 22 janvier 1850 à Bordeaux, après avoir traversé l’épreuve du rejet par son propre Conseil.
En 1973, il est déclaré vénérable par le Pape Paul VI
Le 3 septembre 2000 ; il est béatifié par le Pape Jean-Paul II
La vie spirituelle du Père Chaminade
La foi reçue au baptême est au centre de tout développement spirituel du Père Chaminade. Il contemple le Mystère de l’Incarnation dans l’Evangile de l’Annonciation et le Mystère de la Rédemption dans l’épisode du Calvaire en Saint Jean, les deux scènes d’Evangile qu’il aura le plus commentées. Dans ces deux scènes, Marie est présente.
Marie a la place de choix dans la démarche missionnaire du Père Chaminade. Utilisant le style apocalyptique de l’époque, il était convaincu que, devant « la grande hérésie régnante qu’est l’indifférence religieuse, qui va engourdissant les âmes dans la torpeur de l’égoïsme et le marasme des passions », « la puissance de Marie n’est pas diminuée… », qu’ « elle est, aujourd’hui comme autrefois, la Femme par excellence, cette Femme promise pour écraser la tête du serpent », et qu’à « elle appartient la gloire de sauver la foi du naufrage dont elle est menacée parmi nous ». Il nous faut donc « offrir à Marie nos faibles services, travailler à ses ordres et combattre à ses côtés ». Chaminade demande à sa famille d’être prête « à voler partout où elle nous appellera… pour étendre le royaume de Dieu » (lettre écrite le 24 août 1839).